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Projet : GCP/RAF/453/SPA

«Amélioration de la production de riz en Afrique de l’Ouest en


réponse à la flambée des prix des denrées alimentaires»


Composante Mali


GUIDE PRATIQUE

POUR LA GESTION INTEGREE DE LA PRODUCTION


DU RIZ IRRIGUE


Juillet 2011


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Introduction


Ce guide destiné aux riziculteurs a pour objectif de les fournir les bases sur l’exécution technique de la


gestion intégrée de la production du riz. IL comprend des thèmes relatifs aux activités à mener


Objectif de la formation


L’objectif de la formation est de renforcer les compétences techniques et méthodologiques des


producteurs de riz en gestion intégrée de la production et des déprédateurs à travers les Champs Écoles


des Producteurs (CEP).


Objectifs spécifiques

A la fin de la formation, les participants seront capables de :


- Faire l’Analyse de l’Agro Eco Système (AAES) ;

- Appliquer les bonnes pratiques agricoles

- Appliquer la gestion intégrée des nuisibles du riz.


- Appliquer les techniques de production de semences de qualité.


Chapitre 1. Production du paddy


1. Le riz et son environnement


1.1. . La plante de riz:


D’un point de vue agronomique, on peut scinder le cycle végétatif du riz en trois phases : la phase


végétative, la phase reproductive et la phase de maturation. La phase végétative s’étend de la


germination à la fin du tallage.


La phase reproductive comporte l’initiation paniculaire, la montée des panicules dans les gaines


(montaison), l’émergence des panicules (épiaison), la floraison et la fécondation.


Le cycle végétatif des variétés actuelles oscille entre 90 et 120 jours en fonction de la variété, de la


température et de la sensibilité à la longueur du jour.


Selon la durée du cycle végétatif, on a généralement les variétés de riz précoce ou de cycle court (90 à


120 jours) , de riz de cycle moyen (120 à 150 jours).


1.2. L’environnement du riz


L’environnement du riz au cours de sa culture est complexe. Il comprend des facteurs physiques,


biologiques et humains qui interagissent ensemble, créant ainsi des situations nombreuses et très


diverses pour la culture du riz.


Il ya deux sources d’eau dans un champ de riz : la pluie et l’eau apportée par les irrigations ou par les


inondations. L’eau utilisée dans les rizières provient des cours d’eau transportant des sédiments.


Les sols où le riz est planté sont extrêmement variables depuis des sols très fortement acides jusqu’à


des sols très riches comme les sols alluviaux. Le riz peut être cultivé sur presque tous les sols, de


sableux, à fortement argileux, à des pH de moins 4 jusqu’à plus 8 avec des textures très fines ou


grossières. Toutefois le riz préfère un sol argileux ou la totale argile plus limon est de l’ordre de 70%


et relativement riche en matière organique avec un pH entre 6 et 7.


L’environnement biologique est composé de l’ensemble des organismes vivants observables dans les


zones ou le riz est cultivé. Beaucoup d’entre eux sont nocifs : insectes, agents pathogènes parasites,


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adventices ou rongeurs. Plusieurs espèces d’insectes, de bactéries, de champignons, de virus et de


nématodes attaquent le riz, de nombreux rongeurs s’en nourrissent.


Certains organismes sont par contre bénéfiques, tels les parasites d’insectes ravageurs ou des bactéries


associées aux racines qui favorisent l’absorption des éléments fertilisants.


La température influence la production des cultures de riz de manière diverses et complexes,


directement ou indirectement.


Indirectement, elle modifie l’incidence des insectes ou encore les processus biochimiques du sol. Des


températures moyennes minimales inferieures à 20°C et supérieures à 38°C sont en général admises


comme critiques.


Une augmentation de la durée du cycle végétatif est la conséquence la plus fréquente de la basse


température, des températures élevées en fin de cycle réduisent la fertilité des épillets.


L’environnement rizicole a aussi des effets sur l’homme, par la transmission de graves maladies liées à


l’eau comme le paludisme, la bilharziose, l’onchocercose et par des troubles de santé que peuvent


causer certains produits chimiques utilisés en traitement phytosanitaire


2. Conduite de la culture de riz

2.1. Mise en place de la pépinière

 Choix de l’emplacement.

Les pépinières doivent être:


- installées sur des terrains facilement irrigables et drainables ;

- dans les rizières à repiquer pour faciliter la surveillance et alléger le transport des plants.


 Préparation du sol.

Le sol des pépinières est préparé de la même manière que celui des rizières, mais avec beaucoup plus


de soins : « le puddling et le nivellement doivent en particuliers être parfaits »


Lorsque la pépinière est grande, on la subdivise en bandes ou planches de deux à trois mètres de large,


séparées par des rigoles pour l’irrigation, le drainage et les travaux d’entretien (semis, épandage


d’engrais et désherbage).


 Préparation de la semence.

Le producteur choisit la semence selon la variété de sa préférence et répondant aux exigences du


marché. La semence est triée et vannée. Toute fois, elle doit être de bonne qualité (pure, saine, bon


taux de germination) à raison de 40 à 50 kg pour 1/20 ou 1/25

ème


de la superficie d’1 ha.


 Pré germination

 Le trempage. C’est l’opération qui consiste à plonger la semence dans l’eau pendant 24


heures, mais au préalable nettoyée et débarrassée des impuretés et des balles vides.


 L’incubation. C’est le temps qui s’écoule entre l’imbibition des semences et l’apparition des

tigelles et des radicelles. Après un trempage de 24 heures, elle consiste à :


- mettre les semences dans des sacs de préférence en jute.

- Couvrir les semences, à l’aide d’une bâche ou de vieux sacs, dans un endroit


chaud et ombragé pendant 36 à 48 heures.


- les mouiller périodiquement.


 Semis de la pépinière.

Il est exécuté manuellement et uniformément sur terre boueuse, avec semences pré germées. La


quantité est de 8 kg de semence par are, la superficie de la pépinière étant égale au 1/20 de la


superficie à repiquer. L’engrais minéral apporté en fumure de fond est de 3 kg/are de sulfate de


potasse et de 2.5 kg/are de phosphate d’ammoniaque.


Le semis direct peut être pratiqué en riziculture de bas-fond quand l’eau fait défaut en début de


culture.


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 Conduite proprement dite de la pépinière

a) Irrigation et drainage. Après semis de 5 à 6 jours, il serait bon d’irriguer la pépinière le jour et la


vider le soir, cela pour permettre la production de plants vigoureux avec des racines courtes.


b) Soins. Ils se limitent à l’apport d’urée à raison d’1kg à l’are dès que les plants ont trois à quatre


feuilles, et au désherbage quand il se trouve nécessaire.


Toutes les opérations bien menées permettent d’obtenir des jeunes plants dont l’âge optimum pour la


transplantation se situe entre 15 et 21 jours.


2.2. Conduite de champ de riz

2.2.1. Préparation de la rizière


 Apport de la fumure organique de fond.

La fumure organique améliorée ou non, est un atout pour réduire les coûts de production. Il constitue


un amendement du sol qui augmente l’efficacité des engrais minéraux.


Diverses sources de fumure organique sont à considérer :


- fumier de parc (refus mélangés aux déjections des animaux) ;

- divers types de compost.


La quantité à apporter par hectare est de dix (10) tonnes soit cinquante (50) charretées à raison de 200


kg la charrettée.


 Pré irrigation.

Cette pratique permet de se passer de la pluie pour démarrer les travaux. La pré irrigation consiste à


mettre une lame d’eau suffisante dans la parcelle et la maintenir jusqu’à évaporation totale si possible.


Elle sert à humecter le sol pour le labour et favorise la levée des adventices qui sont détruites par cette


opération ; elle permet le piquetage suivant les courbes de niveau que tracent naturellement les eaux en


vue du compartimentage de la parcelle.


 Compartimentage.

Il consiste à diviser la rizière suivant le dénivellement du terrain en de petits compartiments de (0,10 à


0,50 ha) bordés par des diguettes de retenue d’eau. Cette opération a pour but de gérer l’eau


d’irrigation


 Labour.

Il est fait dès que la terre est ressuyée à l’aide d’une charrue à traction animale ou motoculteur ou


tracteur, de préférence un mois avant le repiquage, en enfouissant la fumure organique et les


mauvaises herbes. Il se fait des parties hautes vers les parties basses en alternant le sens des rotations


(labour à la Felemberg). Il a de multiples objectifs parmi lesquels nous pouvons retenir :


- ameublissement du sol destiné à préparer la mise en boue ou puddling ;

- aération du sol ;

- accroissement de la perméabilité du sol,

- constitution d’une semelle de labour qui empêche l’infiltration intempestive de l’eau.


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 Mise en boue ou puddling.

La mise en boue est une opération qui consiste a préparer une couche de boue en malaxant l’eau et la


terre avec une herse ou un appareil appelé puddler. On peut utiliser un motoculteur équipé de fraises.


Les travaux de mise en boue doivent répondre aux conditions ci-après :


- être pratiqués en sol très humide ou submergé ;

- être réalisés très peu de temps avant l’opération de repiquage (1 à 4 jours) ;

- obtenir un mélange d’eau et de terre aussi complet que possible tout en provoquant le durcissement


de la semelle de labour ;


- être opérés sur l’exacte profondeur du labour ;

- être répétés à plusieurs reprises, si besoin en est ;


 Planage ou nivelage.

Il améliore la topographie de la parcelle en réduisant les dénivelées de manière à avoir une profondeur


de lame d’eau homogène sur l’ensemble de la parcelle.


 Apport d’engrais minéral de fond.

Au moment du repiquage, on procédera à l’application de l’engrais de fond à raison de 100 à 200 kg


de phosphate d’ammoniaque à l’hectare.


 Irrigation.

L’alimentation en eau des parcelles se fait par gravité ou par submersion des bas-fonds.


Après la mise en boue et un planage et avant le repiquage, on maintient dans la rizière une légère lame


d’eau pour éviter au sol boueux de dessécher et aux adventices de repousser. Il n’y aura pas d’autres


apports d’eau avant la reprise des plants 10-15 jours après repiquage. Quelques jours après l’apport de


la première fraction de l’urée, on procède à l’irrigation de soutien jusqu’à l’apport de la deuxième


fraction de l’urée après un désherbage. Quelques jours après, on procède à la mise en eau définitive


jusqu’à la maturité.


2.2.2. Conduite de la parcelle repiquée

Le repiquage a lieu dans une faible lame d’eau. Les jeunes plants arrachés de la pépinière sont


transplantés dans la rizière. L’âge optimum des plants à repiquer se situe entre 15 et 21 jours. Ceci est


d’autant plus important que l’âge des plants au moment du repiquage n’est pas sans influence sur les


différentes phases de végétation du riz (la reprise des plants, le tallage, l’épiaison et le rendement).


L’arrachage des plants se fait soit à sec dans les sols légers après un assec soit dans l’eau ; il doit être


fait attentivement pour ne pas abîmer les plants. Une fois arrachés les plants sont transportés jusqu’à la


rizière à repiquer.


Le repiquage proprement dit est l’opération finale de la transplantation. Il peut être fait en foule mais


il est préférable pour assurer une régularité dans le repiquage et pour les travaux ultérieurs, de le faire


en ligne. Les plants peuvent être repiqués à une profondeur située entre 2,5 à 5 cm.


Les écartements peuvent être de 0,20m x 0,2m ou 0,25m x 0,25m avec 2 à 3 plants par poquet. Le


repiquage est manuel.


Enfin, après le repiquage et jusqu’à la récolte, la rizière fera l’objet de travaux d’entretien : le


désherbage, la fertilisation, la conduite de l’eau et le gardiennage.


Après le repiquage, on procède à l’irrigation de soutien 10 à 15 jours après la reprise et l’apport de la


première fraction de l’urée. On maintient une lame d’eau de 10 à 15 cm jusqu’à l’apport de la


deuxième fraction de l’urée après un désherbage. Quelques jours après, on procède à la mise en eau


définitive jusqu’à la maturité.


Après la reprise des plants, on procédera à un premier désherbage 15 jours après le repiquage et à un


deuxième désherbage à l’initiation paniculaire.


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Après le premier désherbage, on apporte la première fraction de l’urée et la deuxième fraction de


l’urée après un deuxième désherbage. Les doses d’engrais actuellement vulgarisées sont de 100 à 150


kg/ha de phosphate d’ammoniaque (18-46-0) en engrais de fond (au repiquage ou 1 à 4 jours après le


repiquage) et de 200 à 250 kg/ha d’Urée (46-0-0) en engrais de couverture à apporter en deux


fractions égales (10-15 jours après repiquage et premier désherbage pour la première faction et 30-40


jours après repiquage à l’initiation paniculaire pour la deuxième fraction).


Le gardiennage contre les oiseaux granivores commence avec l’épiaison et se termine avec la mise en


gerbier. Sans cette opération le taux de perte peut atteindre 100% des récoltes.


2.2.3. Protection de la culture de riz


 Insectes ravageurs

Il existe de nombreux insectes nuisibles ou insectes ravageurs qui peuvent endommager gravement ou


détruire une culture de riz ou une récolte. La plupart de ces insectes ravageurs ne sont nuisibles pour


la culture de riz que durant un stade précis de leur développement. Les principaux insectes ravageurs


du riz dans les zones rizicoles au Mali figurent dans le tableau ci-après :


Catégorie Dégâts Espèces

Foreurs de tige Coeur morts


Panicules blanches


Diopsis apicalis


Diopsis thoracica


Maliarpha separatella


Chilo zacconius


Scirpophaga subumbrosa


Sesamia calamitis


Cécidomyie Feuilles d’oignon Orseolia oryzivora


Défoliateurs Feuilles coupées ou déchiquêtées Spodoptera cilium


Spodoptera exampta


Herpetogramma sp


Nymphula depunctalis


Diacrisiaa scortilla


Parnara sp


Mineur de feuilles Feuilles rongées


Superficiellement, parsemées de


lignes claires


Trichispa sericea


Chaetocnemema sp


Epilachna


Piqueur de feuilles Jaunissement de feuilles et de tiges


points noirs


Crains vides


Nephottetix modulatus


Cofana spectra


Gonopsis sp


Aspavia sp


Locris rubra


Mirperus sp


 Maladies

Les principales catégories de pathogènes qui sont à l’origine des maladies sont les champignons, les


bactéries, les virus et les nématodes. Ces pathogènes se propagent en général à l’intérieur ou sur les


semences et plants infectés ou encore sont disséminés par le vent, l’eau, par le biais d’animaux ou de


l’homme.


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Les principaux pathogènes des plantes du riz que sont les champignons, les bactéries, les virus et les


nématodes font partie des microorganismes.


Champignons


Les champignons peuvent provoquer chez les plantes des nécroses et autres maladies.


La plupart des champignons,pour leur reproduction, produisent des spores qui jouent le


rôle de graines. Parfois une matière poudreuse recouvre les parties malades de la plante


Bactéries


Les bactéries qui sont des microorganismes observables uniquement au microscope,


peuvent provoquer une décomposition, un flétrissement et des tachetures foliaires. Les


bactéries se développent dans des conditions humides.


Virus


Les maladies dues à des virus peuvent être difficiles à diagnostiquer car les premiers


symptômes se limitent à une perte de vigueur progressive de la plante. Les symptômes


dépendent également des conditions du milieu entre autre de la température. Les


plantes affectées sont en général chétives, rabougries et les rendements sont plus


faibles. Parfois des signes plus évidents comme des striures jaunes et rouges


apparaissent sur les feuilles (mosaïque/virose). Les vecteurs principaux des virus des


plantes sont les insectes tels les pucerons, sauterelles et mouches blanches.


Nématodes


Les nématodes sont de petits vers ronds, généralement non segmentés et présents en


grand nombre dans le sol. Les symptômes causés par les nématodes sont difficiles à


distinguer de ceux des autres maladies. Dans certains cas les racines peuvent former


des galles. Certains nématodes peuvent être nuisibles car ils transmettent des virus.


La protection selon les principes de la GIPD est basée sur les méthodes préventives et les méthodes


curatives.


Les méthodes préventives concernent :


- Le choix variétal : utilisation des variétés résistantes ou tolérantes


- Les pratiques culturales/bonnes pratiques agricoles :


Les méthodes curatives : elles comportent :


- La lutte botanique : utilisation des extraits aqueux des plantes (ex : Neem, etc.) ;


- La lutte biologique : action des ennemis naturels ou auxiliaires (araignées, libellules, coccinelles,


etc.) ;


- La lutte mécanique : épouvantail, ramassage, arrachage et destruction des plants malades, filet de


capture, effarouchement, etc. ;


- La lutte chimique raisonnée : utilisation des pesticides autorisés et non nocifs.


 Action des ennemis naturels ou auxiliaires des cultures

Tous les insectes rencontrés dans la parcelle ne sont pas des ravageurs .Certains peuvent réduire ou


contrôler la population de ravageurs. Il s’agit des insectes auxiliaires regroupant principalement les


insectes entomophages parasites et les insectes entomophages prédateurs.


Certains microorganismes présents dans la parcelle ne sont cependant pas des nuisibles mais sont des


auxiliaires reconnus ; c’est le cas de la bactérie Bacillus thuringiensis (Bt) qui attaque des populations


d’insectes ravageurs.


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Ordres Prédateurs Proies


Coléoptères Coccinelles :


(coccinelidae)


-Larves et adultes consomment les jeunes cicadelles, les


petites larves ainsi que les œufs exposés


Carabes (carabidae) Larves et adultes s’attaquent aux larves de chenilles en


rouleuses (marasima trapezalis) de feuilles et aux cicadelles.


Staphylinidae -A l’extérieur des touffes de riz cherchent et consomment les


œufs et jeunes larves de cicadelles


Orthoptères Gryllidae : ptits


criquets


Se nourrissent d’œufs d’espèces diverses : foreurs de tiges,


chenilles enrouleuses chenilles légionnaires mouches des


feuilles. Consomment larves de cicadelles


Sauterelles aux


longues antennes ;


Tittigonidae


-sont occasionnellement défoliatrices


-activité prédatrice plus prononcée vers les œufs de punaises


suceuses de lait des épillets, larves foreurs de.tiges et de


cicadelles.


Hémiptères Hémiptères aquatiques


-les Velüdae,


Mesovelüdae les


Gerridae


-dévorent les proies tombées dans l’eau : œufs et larves de


cicadelles sauterelles, larves de foreurs de tiges et même les


papillons


Hémiptères qui vivent


sur le plan de riz


-Mitidae


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