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No 74 – février 2013 – www.mo.be/papers
[ Peut-on nourrir l’Afrique de l’Ouest avec du riz ? ]
No 74 – février 2013
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Saartje Boutsen
et Jan Aertsen
?PEUT-ON NOURRIR L’AFRIQUE DE L’OUEST AVEC DU RIZ ?
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[ Peut-on nourrir l’Afrique de l’Ouest avec du riz ? ]
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Chaque document diffuse des informations fondamentales sur une tendance qui est
stimulée par la mondialisation. Les MO*papers sont à la fois accessibles et fouillés.
Les MO*papers ne sont pas diffusés sur papier. Ils peuvent être téléchargés
gratuitement sur le site www.mo.be. Lors de la parution de chaque paper, une
brève annonce est envoyée à toutes les personnes qui ont communiqué leur adresse
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Saartje Boutsen est licenciée en sciences politiques et master ‘Droit et Pratique de
la Solidarité Internationale’. Elle est Advocacy Coordinator pour Vredeseilanden.
Pendant 19 ans, Jan Aertsen a été directeur de Vredeseilanden. Depuis 2008, il
travaille comme collaborateur politique de Vredeseilanden sur le thème de la
politique agricole en République Démocratique du Congo et du riz en Afrique de
l’ouest.
Comité de rédaction MO*papers : Saartje Boutsen (Vredeseilanden),
Ann Cassiman (Département ‘Sociale en Culturele Antropologie’, KU Leuven),
Ludo De Brabander (Vrede), Ann De Jonghe (Wereldsolidariteit), Lieve De Meyer
(rédaction définitive), Rudy De Meyer (11.11.11), Gie Goris (MO*), Nathalie Holvoet
(Instituut voor Ontwikkelingsbeleid en -beheer Universiteit Antwerpen),
Huib Huyse (HIVA KULeuven), Gijs Justaert (Wereldsolidariteit), Els Keytsman
(Vluchtelingenwerk Vlaanderen), Hans Van de Water (VLIR-UOS),
Didier Verbruggen (IPIS), Françoise Vermeersch (ABVV), Emiel Vervliet (rédacteur
en chef MO*-papers), Koen Vlassenroot (UGent).
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Suggestions : emiel.vervliet@mo.be
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l’éditeur.
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[ introduction ]
Actuellement, le riz est inscrit quotidiennement au menu des habitants d’Afrique de
l’Ouest. La consommation de riz en Afrique de l’Ouest a très fortement progressé pour
atteindre aujourd’hui, du moins dans les villes, le même niveau que dans les pays
asiatiques. Dans cette région, le riz est à présent devenu synonyme de « sécurité
alimentaire ». Depuis peu, il n’occupe plus seulement une place de choix dans les
assiettes des familles, il est aussi très présent à l’agenda politique.
La crise alimentaire de 2008, qui a littéralement fait décoller le prix du riz sur le
marché international, a par conséquent lourdement affecté l’Afrique de l’Ouest. Cette
région est aussi l’un des premiers importateurs de riz au monde (elle assure 40 % de ses
besoins par du riz importé d’Asie). Depuis cette crise, le prix du riz a augmenté de 50 à
100 % en Afrique de l’Ouest. Nombreuses sont les familles qui se sont par conséquent
vues contraintes de réduire drastiquement leur consommation de riz et sont
littéralement restées sur leur faim.
Les autorités de la région ont réagi en adoptant des mesures de crise telles que la
suppression des droits à l’importation sur le riz. De manière plus structurelle, une prise
de conscience a vu le jour sur le plan politique de la nécessité d’atteindre un degré plus
élevé d’autosuffisance et par conséquent, d’accroître l’aide à la production locale de riz.
Dans le même temps, une attention renouvelée pour la culture du riz et d’importants
investissements ont vu le jour au sein de la coopération internationale.
Dans ce paper, nous soulignons l’importance économique et stratégique du riz en
Afrique de l’Ouest. Nous constatons que la région dépend toujours en grande partie
d’un marché international nerveux. La population urbaine, souvent pauvre, reste
exposée aux caprices du marché international du riz et depuis leur campagne, les
pauvres producteurs de riz tentent avec difficulté de se faire une place sur le marché
d’Afrique de l’Ouest.
D’aucuns prennent toutefois progressivement conscience du fait que le riz local est
à même de concurrencer le riz importé, tant en termes de potentiel de production que
de qualité et de prix. Mais dans ce cas, il convient de s’atteler résolument à la politique
régionale et nationale, au renforcement des organisations d’agriculteurs, à un
accroissement de la qualité et aux investissements indispensables dans toute la chaîne
de production du riz. Le riz produit localement est-il vraiment à même de concurrencer
le riz importé ? Pourquoi l’Union économique et monétaire ouest-africaine (CEDEA/
ECOWAS) et les gouvernements nationaux soufflent-ils simultanément le chaud et le
froid ? Pourquoi le capital disponible au niveau local n’est-il pas distribué ? Les
organisations d’agriculteurs sont-elles prêtes à défendre les intérêts de leurs membres
comme des entrepreneurs ? Les divers acteurs ont-ils suffisamment conscience de
l’importance sociétale de la chaîne de production du riz ? La coopération internationale
joue-t-elle son rôle ? Le consommateur urbain partage-t-il le sort des petits producteurs
de riz ou au contraire, signe-t-il son arrêt de mort ? Qui s’inquiète de la menace à long
terme pour le climat ? Autant de questions pertinentes qui n’offrent pas toujours des
réponses toutes prêtes dans un monde en mutation rapide, même en Afrique de l’Ouest.
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LE RIZ AU NIVEAU MONDIAL, AUSSI
STRATÉGIQUE QUE L’HUILE ?
Sur le plan mondial, le riz est l’une des principales plantes céréalières. La
production totale de riz atteint 455 à 460 millions de tonnes par an, elle est concentrée
pour plus de 90 % en Asie. Avec 122 millions de tonnes, la Chine arrive en tête du
classement des pays producteurs, devant l’Inde, l’Indonésie, le Bangladesh, le Vietnam
et la Thaïlande. Ces pays sont aussi les principaux consommateurs de riz. Leur
production est donc principalement destinée à leur propre marché, de sorte que la part
de la production mondiale qui est exportée chaque année n’est que de 5 à 7 % (soit un
petit 30 millions de tonnes), chiffre assez faible au regard d’autres céréales telles que le
blé (20 %) ou le soja (30 %).
En dépit de cette faible proportion des exportations, le commerce international du
riz n’a cessé de se développer au cours des vingt dernières années, principalement du
fait de la demande croissante de l’Afrique, et plus particulièrement d’Afrique de
l’Ouest. La Thaïlande et le Vietnam sont les premiers exportateurs de riz avec
respectivement 30 et 20 %. Ensemble, ces deux pays assurent la moitié des exportations
mondiales. Le Pakistan, les États-Unis et l’Inde complètent le top cinq des plus gros
exportateurs de riz qui représentent 80 % des exportations. Ce marché des exportations
est scindé en deux segments. D’une part, l’exportation de qualité supérieure (soit moins
de 10 % de grains de riz cassé), qui est principalement exportée par les États-Unis et la
Thaïlande vers l’Europe, le Moyen-Orient et le Japon. D’autre part, il existe un marché
du riz peu onéreux, de moindre qualité (plus de 10 % de grains de riz cassé), qui répond
à la demande des pays les plus pauvres, qui quitte principalement la Thaïlande, le
Vietnam, l’Inde et le Pakistan pour prendre la direction de l’Afrique, l’Amérique latine
et d’autres pays asiatiques. Les Philippines et le Nigeria sont les premiers importateurs
de riz.
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En conséquence de cette forte concentration de la production et des exportations, le
marché mondial du riz se caractérise par une volatilité structurelle des prix. Cette
instabilité caractéristique est imputable à plusieurs facteurs conjoncturels tels que des
récoltes catastrophiques ou record, des inondations, la gestion des stocks ou l’instabilité
politique qui exercent une incidence directe sur le niveau de production. Plusieurs
facteurs structurels ont eux aussi une incidence de taille sur les prix du riz : la forte
demande de riz des pays émergents tels que la Chine et l’Inde elles-mêmes, la
consommation croissante en Afrique, les glissements entre les céréales dus à une
demande croissante d’aliments destinés aux animaux et la production de céréales
utilisées dans la production d’agrocarburants. Tous ces facteurs génèrent d’importantes
fluctuations du prix du riz sur le marché international.
Depuis peu, la Thaïlande, le premier exportateur de riz au monde, joue elle aussi un
rôle important dans la formation du prix du riz : les analystes prévoient que la
Thaïlande ne peut continuer à financer l’énorme stock de 12 millions de tonnes qu’elle
détient. Ce stock a été constitué pour des motifs politiques internes à coup de subsides
monumentaux et en achetant au-dessus du prix du marché. Si la Thaïlande venait à se
défaire plus rapidement que prévu de ce stock (plus d’un tiers du commerce mondial
annuel !) en 2013 ou 2014, cela présenterait une énorme menace pour les prix
relativement élevés du marché mondial (et donc aussi pour la compétitivité du riz local
d’Afrique de l’Ouest).
Illustration 1 : Répartition de la production mondiale (à gauche) et des
exportations mondiales de riz (droite)
Source : FAO
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LE RIZ EN AFRIQUE DE L’OUEST : DE LA
TABLE DE FÊTE À L’ALIMENTATION DE BASE
Le riz a longtemps occupé une position de relative faiblesse dans l’économie
céréalière africaine. Dans les années 1960, le riz était considéré comme une plante par
trop négligeable que l’on ne trouvait que sur les tables de fête. Mais aujourd’hui, le riz
est devenu un produit stratégique, car il joue un rôle important dans la sécurité
alimentaire de la région et l’économie locale.
Un schéma de consommation en mutation
La mondialisation génère parfois des modifications extrêmement rapides des schémas
de consommation. En Afrique de l’Ouest, l’alimentation de base locale est principalement
remplacée par le blé et le riz. Les pénuries régulières de céréales traditionnelles (sorgho,
millet, maïs), la croissance de la population, la progression de l’urbanisation, le temps
de cuisson réduit du riz et, par conséquent, la réduction de la consommation de
combustible ainsi que la disponibilité de riz importé peu onéreux sur le marché ont fait
évoluer le menu quotidien et augmenter de ce fait encore la demande de riz.
En 1973, la part du riz dans la consommation céréalière en Afrique de l’Ouest
s’élevait à 15 %. Aujourd’hui, elle serait deux fois plus élevée, sauf au Nigeria. Dans les
petits États côtiers tels que le Sénégal, le Liberia et la Sierra Leone, la consommation
annuelle moyenne de riz atteint 60 kg par personne et jusqu’à 90 kg dans les villes.
Dans les pays tels que le Mali et le Burkina Faso, éloignés de la mer et par conséquent
du riz importé peu coûteux, la moyenne est de 40 à 60 kg par personne et par an. Pour
les plus pauvres, cette consommation représente parfois de 20 à pas moins de 50 % du
budget des ménages. Le prix du riz est un facteur qui revêt par conséquent une grande
importance en termes de sécurité alimentaire. Une étude réalisée par la Banque mondiale
montre par exemple qu’au Liberia, une augmentation de 30 % du prix du riz entraînerait
une progression de 64 à 70 % du nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté.
Les schémas de consommation et des préférences dans les pays d’Afrique de l’Ouest
diffèrent fortement et sont partiellement influencés par la disponibilité du riz importé,
généralement de moindre qualité. Les pays à faible pouvoir d’achat tels que le Sénégal
et le Liberia ont développé une préférence pour du riz moins onéreux, cassé et non
parfumé, dont l’année de récolte est indéterminée. Le consommateur nigérian, qui a un
pouvoir d’achat plus élevé, opte pour le riz long grain parfumé, principalement en
provenance de Thaïlande. Le consommateur malien urbain donne quant à lui la
préférence au riz local avant le riz importé, même si ce premier est un peu plus cher.
Toutefois, lorsque le prix du riz augmente, les Maliens sont plus enclins à passer à
d’autres céréales telles que le sorgho et le millet.
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Une production locale insuffisante, bien que croissante
En Afrique de l’Ouest, le riz est la plante dont la production croît le plus
rapidement. Si le riz occupe encore à présent la quatrième place, il talonne de près le
sorgho et le maïs. L’Afrique de l’Ouest possède de nombreux atouts pour la production
de riz et, de manière générale, le développement de la chaîne de production du riz :
disponibilité de grandes surfaces de terres exploitables pour la production, conditions
climatologiques favorables au riz, demande soutenue, réseau de centres de recherche,
intérêt actuel de divers bailleurs de fonds et, surtout, prise de conscience par les
producteurs que le riz est en passe de devenir la plante la plus prometteuse du marché.
Le secteur se compose principalement de petits producteurs et surtout de
transformateurs artisanaux. Les frais de transaction (pour la transformation, le transport
et la commercialisation) sont élevés. Il est toutefois possible de créer une importante
valeur ajoutée, tant sur le plan de la production que de la transformation ou de la
commercialisation.
Le nombre d’hectares plantés de riz en Afrique de l’Ouest est passé de 3 millions
dans les années 1980 à plus de 6 millions actuellement. Près de 2,4 millions d’hectares
de ces champs de riz sont situés au Nigeria. Le deuxième plus gros producteur de riz de
la région est la Guinée, avec près de 1 million d’hectares de champs de riz. Le bassin
guinéen se prolonge par les bassins rizicoles de Sierra Leone (0,5 million d’hectares) et
de Côte d’Ivoire (0,38 million). Au Mali, qui est actuellement confronté à des
turbulences, la culture du riz couvre plus de 0,5 million d’hectares. Ce pays compte
deux grandes régions de riziculture : l’une autour de Ségou, au centre du pays, et une
dans la région de Sikasso, dans le sud du pays. Il existe également des zones de
production plus limitée au Ghana (région de Volta), au Sénégal (dans la vallée du fleuve
Sénégal), ainsi qu’au Bénin et au Liberia.
Illustration 2 : Principales zones de production de riz en Afrique de l’Ouest
Source : Cirad, FAO, e.a., 2011, p. 17
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En Afrique de l’Ouest, le riz est cultivé de plusieurs façons différentes. Dans les
zones côtières le long du golfe de Guinée, le riz est principalement cultivé dans des
mangroves ou dans des zones riches en eaux (appelées plaines ou basfonds) où le riz a
littéralement et temporairement les pieds dans l’eau pendant la saison des pluies. Dans
les zones de plus haute altitude, le riz cultivé est majoritairement du « riz pluvial »,
dont la croissance dépend uniquement de la quantité d’eau de pluie qui tombe pendant
la saison des pluies. Enfin, le riz irrigué, qui est arrosé par des canaux d’irrigation, est
principalement cultivé dans la vallée du fleuve Sénégal et au Mali.
Pour les producteurs de riz, le rendement dépend fortement du mode de
production. La productivité du riz irrigué au Sénégal et au Mali est la plus élevée et
celle du riz pluvial la moins élevée. Actuellement, aucun des pays d’Afrique de l’Ouest
n’atteint le rendement net de 5 à 7 tonnes par hectare, à l’instar des États-Unis ou du
Vietnam, mais avec un rendement moyen de 3 tonnes par hectare, le Sénégal et le Mali
soutiennent la comparaison avec la Thaïlande. Le rendement moyen par hectare pour
l’ensemble de la région d’Afrique de l’Ouest stagne aux environs de 1,6 tonne. Le faible
rendement moyen résulte surtout du rendement limité de la culture du riz pluviale, qui
fonctionne suivant une logique d’exploitation, d’étalement des risques et
d’autosuffisance par et pour les femmes. Le « riz de basfonds » offre un important
potentiel en termes de croissance du rendement si des variétés de meilleure qualité
étaient utilisées et que les facteurs de production (propriété du sol, fertilisants, travail,
mécanisation, crédit, etc.) étaient optimisés. Le prix que le producteur obtient pour son
riz (donc ses revenus) est hypothéqué par les frais de transaction élevés, entre autres
des rizeries artisanales, le manque de stock permanent et les frais de transport et de
commercialisation élevés qui font que le riz local reste souvent dans les campagnes et
ne peut concurrencer le riz importé dans les villes.
En dépit d’une production relativement faible, les frais de production dans les pays
d’Afrique de l’Ouest sont comparables à ceux des grands producteurs mondiaux. Le
coût de production moyen d’une tonne de paddy (riz non décortiqué) est estimé à
220 dollars au Nigeria et au Ghana à 210 dollars au Sénégal, à 180 dollars au Mali et à
140 dollars au Bénin, contre 130 dollars au Vietnam, 190 dollars en Thaïlande et
225 dollars aux États-Unis, trois des principaux pays exportateurs de riz. Ces coûts ne
comprennent toutefois pas le prix de la transformation et de la commercialisation, or
c’est précisément là que le bât blesse lorsqu’il est question de développer une chaîne de
production de riz locale florissante.
Les producteurs de riz d’Afrique de l’Ouest ont des besoins énormes en matière
d’investissements de production nécessitant des crédits sur le moyen et le long terme.
La majorité des petits producteurs n’ont toutefois pas accès à ces crédits, en effet, les
banques estiment que ces derniers sont trop risqués. L’accès à des semences et des
fertilisants de qualité et en quantité suffisante est aussi un problème. Le principal point
d’achoppement lors de la transformation réside en ce que les producteurs ne
parviennent pas à appliquer les normes de qualité élevée qui doivent être respectées
afin de pouvoir concurrencer le riz blanc thaïlandais ou vietnamien plus pur et non-
cassé. Des installations vieillissantes, des entreprises qui ne fonctionnent que trois mois
par an, l’absence de stocks permanents et un marketing défaillant (en matière
d’emballage, d’étiquettes, de publicité, …) et la distribution sont autant de défis
auxquels les producteurs sont confron